voudra, elle sera changée »[1]. Quant à la surveillance de la route royale, du pyrgus, elle s’exerçait de la manière suivante. Chaque année, un homme à cheval, une lance posée en travers sur la selle, parcourait la ville de bout en bout. Tout ce qui s’opposait à son passage devait être abattu ou racheté au bon plaisir du comte[2]. À la justice des chemins se rapporte encore une prestation de 10 sous et de 5 livres de poivre que les habitants avaient à payer au château de Namur soit au comte, soit, en cas d’absence de celui-ci, à son camérier[3].
La juridiction comtale à Dinant était confiée à un maire auquel notre texte donne le nom de ministerialis. Ce fonctionnaire était, comme le comte, un employé public. De même en effet que le comte tenait du roi son bannum[4], de même le maire tenait le sien du comte. La juridiction qu’il exerçait était donc une délégation de la juridiction royale[5]. Notre texte le prouve à l’évidence quand il stipule que les coupables sont remis au ministerialis « pro reverentia regie dignitatis ».
- ↑ Malleus et incus, moneta et monetarius et percussura et inscriptio numismatis ad comitem pertinent, et delicta eorum et falsitas ad suam pertinent justiciam : quamdiu voluerit, stabit ; quamdiu voluerit, mutabitur.
- ↑ Via regia, que vulgo dicitur pirgus et wariscapii, extra aquam et in aqua, omnes ad suam justiciam pertinent et omnes sui sunt… Et ut hec ei justicia servetur, semel in anno, vel prout ei jussum fuerit, super equum altum facit unum de familia sua, quem voluerit, ferre lanceam ab inicio ville usque ad summum. Cui si aliquid obstiterit in altitudine vel in latitudine, auctoritate regia dejicitur vel satisfactione ad misericordiam comitis redimitur. À Regensburg le burggraf contrôlait la largeur des rues absolument comme le comte à Dinant. Gfrörer, Vf. v. Regensburg, (Berliner Dissert), p. 33, cf. un exemple analogue de 1277 dans Wauters, Jean I, p. 307. La justice des chemins et celle des wariscapia formaient un ensemble, v. un exemple de 1245 dans Wauters : Libertés communales. Preuves, p. 160. Sur pirgus, Waitz, VIII, p. 316, n. 5.
- ↑ Waitz, VII, 37, n°. 4, se trompe quand il considère le camerarius comme un fonctionnaire établi à Dinant. Ibid. p. 31, il considère la prestation pro absolutione viarum comme un impôt comtal de formation nouvelle.
- ↑ V. p. 4.
- ↑ Homo… commendabitur ministeriali comitis pro reverentia regie dignitatis.