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Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/30

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de sept membres[1]. Ils étaient nommés à vie[2] par l’évêque et avaient, lors de leur entrée en charge, à jurer devant le chapitre cathédral de Saint-Lambert qu’ils n’avaient rien donné pour leur élection et qu’ils jugeraient en conscience et selon la loi du pays[3]. Le droit d’élection de l’évêque ne put empêcher l’échevinage de se monopoliser de plus en plus au pouvoir de certaines familles. Les mêmes noms reviennent continuellement dans les listes scabinales qu’il est possible de dresser pour le XIIIe siècle. Au XIVe siècle, la ville dut prendre des mesures pour empêcher des parents trop rapprochés de faire partie ensemble de l’échevinage[4].

Comme les échevins, le maire ne se transforma jamais, pas plus à Dinant que dans les autres villes liégeoises, en magistrat communal. Il était, lui aussi, nommé à vie par l’évêque et astreint au serment devant le chapitre. Presque toujours il appartenait à une famille échevinale, parfois même il était échevin.

Le maire tenait de l’évêque son bannum, c’est à dire son droit de semoncer les échevins et de faire exécuter leurs sentences. Il en résultait que ce droit était interrompu entre la mort d’un évêque et la nomination de son successeur, qui

  1. Il n’y avait d’exception que pour la cité (Liège) mère et chef des bonnes villes, dit Hemricourt, qui avait 14 échevins. À St Trond il y en avait également 14 parce que la ville était partagée entre deux justiciers, l’évêque de Liège et l’abbé de St Trond qui établissaient chacun 7 échevins.
  2. Cela n’est dit nulle part mais ressort de la comparaison des listes échevinales dès le XIIIe siècle. À la fin du XIVe siècle, Hemricourt écrit que « ly esquevinaiges de Liège et généralement tos aultres esquevinaiges et tenancieres de cours jurées qui sont alle loi de Liège, sont de telle nature et franckiese de droit imperiaules, qu’ilz sont perpetuees alle vie de ceulx qui les tiennent. » Patron delle Temporaliteit, dans Polain : Hist. du pays de Liège, II, p. 426.
  3. Schoonbrodt : Inventaire des chartes de St Lambert, n. 102, an. 1234 cf. Wohlwill, Op. cit. p. 58, v. aussi la lettre des XX de 1324 dans Édits et ordonnances de la principauté de Liège, t. I.
  4. Cartulaire I, n. 42. Le même abus existait à St Trond. Il y fut supprimé en 1348. V. Piot, Cartul. de St Trond I, p. 491.