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Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/54

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tripartite s’est perfectionnée au cours du xive et du xve siècle. Chaque membre reçut de plus en plus une organisation à part. Chacun se choisit un patron ; chacun eut son penonceau ; chacun intervint dans une proportion égale dans les expéditions militaires, dans les ambassades etc. ; chacun reçut un exemplaire des statuts et réglements urbains ; chacun s’assembla dans un local distinct[1]. En 1399, pour la première fois, sont mentionnés les tiers. Comme leur nom l’indique, ces magistrats étaient au nombre de trois. C’étaient les chefs des trois membres, analogues aux trois grands doyens de la poortery, des tisserands et des petits métiers de Gand. Avec les deux maîtres, ils formaient une sorte de conseil étroit, de conseil de régence. La contradiction qui provenait de l’existence de deux maîtres à la tête des trois membres de la ville était écartée par l’institution des tiers. Ils mirent le sceau à l’organisation tripartite de Dinant.

Le conseil institué en 1348 doit être considéré comme le dernier résultat de ces tendances vers l’autonomie urbaine, dont nous avons constaté les premières manifestations en 1198[2]. La commune l’a définitivement emporté. Après deux siècles et demi de luttes contre le prince et ses officiers, le maire

  1. Les membres de chacune des trois parties devaient prêter un serment. Celui des bourgeois nous a été conservé : « Je seray vray léal, et féal à mon seigneur de Liège, au chapître de Saint-Lambert, au chasteau de Dynant et à la ville et esliray à mon povoir des hommes ydoives pour estre jurés et ayderay à warder et observer les privileges et franchises d’icelle ville et obeyray aux adjours et commands des maistres et garderay le secreit de la partie des bourgois et n’abandonneray la partie d’iceulx bourgois pour m’aller tenir sur autre partie. Ainsi m’ayde Dieu, la Vierge Marie et tous les saints de Paradis ». Ce serment est du xvie siècle.
  2. Le fait que l’attitude des villes au xive siècle en face de l’évêque était encore essentiellement la même qu’au xiiie, ressort à l’évidence de la confirmation de la défense faite en 1231 par Henri VII aux villes d’établir des ligues et des conspirations, qu’Englebert de la Marck obtint de Clément VI en 1318. v. Schonbroodt, Inventaire des chartes de St Lambert, n. 668. Cette confirmation étant du 1 mai et la charte pour Dinant du 7 septembre, on voit que l’évêque dut céder aux communes.