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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/104

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SALON DE MADAME NECKER.

M. le comte de Buffon, M. de Marmontel !…

MADAME NECKER, allant vivement à M. de Buffon.

Eh quoi ! c’est vous !… et si tard !…

M. LE COMTE DE BUFFON, après lui avoir baisé la main.

Il n’est jamais tard pour venir à vous, car pour une si douce chose que celle de vous voir, on est toujours prêt !… (Il s’incline très-bas devant les deux jeunes femmes.) Madame la princesse de Monaco, veut-elle bien recevoir mon hommage[1] ?

Il s’approche de madame de Lauzun, qu’il connaît davantage,

et lui prend la main, qu’il baise, toujours en

s’inclinant profondément.)
  1. M. de Buffon, né le 7 septembre 1707, avait alors quatre-vingts ans ; il mourut à Paris l’année suivante 1788, le 16 avril.
    C’est encore une réputation trop exhaussée ; quand on voit sur le piédestal de sa statue que son génie égale la majesté de la nature, on se demande quelle louange on donnera au vrai naturaliste qui soulèvera le voile de la nature et nous révèlera ses secrets. M. de Buffon a révélé seulement le secret d’écrire en prose avec tout le charme et la pompe de la poésie ; mais pour être un brillant écrivain, on n’est pas un illustre savant, un homme nécessaire à la science spéciale de l’histoire naturelle. Je dirai plus, on peut lui faire à cet égard même de très-grands reproches. Ses tableaux sont ra-