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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/47

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INTRODUCTION.

l’incognito, et voulait enfin jouir de sa faveur, car il voyait qu’elle n’était plus douteuse : il se laissa donc trouver, et le Roi sur enfin que son correspondant était un homme qu’il pouvait avouer au moins, ce que son mystère prolongé lui faisait mettre en doute.

Le marquis de Pezay, une fois dévoilé, conçut les plus hautes espérances !.. Il avait surtout l’ambition de composer le ministère du Roi et d’y placer M. Necker. Ce qui est certain et en même temps fort curieux, c’est que jamais il n’y songea pour lui-même. Pourquoi cela ? C’est une particularité assez remarquable. Quant à M. Necker, c’est ainsi qu’on préluda à son élévation par cette correspondance, qui dura plusieurs années… M. de Pezay ignorait que M. de Vergennes lui en opposait une autre écrite également pour le roi lui seul… Mais elle était, m’a-t-on dit, plus sérieuse, et par cette raison devait moins plaire au Roi. Enfin, le marquis de Pezay reçut du Roi l’affirmation que sa correspondance lui était agréable et l’ordre de la continuer. Alors il voulut établir son crédit, et demanda au Roi de daigner s’arrêter un dimanche, en revenant de la chapelle, devant une travée qu’il désigna et où il devait se trouver. Curieux de connaître enfin son correspondant mystérieux, qui depuis deux ans lui était inconnu,