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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/48

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INTRODUCTION.

le Roi s’arrêta plusieurs minutes pour causer avec lui, au grand étonnement de toute la cour ; mais il redoubla lorsque le Roi, charmé de la bonne tournure, de l’élocution facile, du ton parfait de M. de Pezay, lui ordonna de le suivre dans son cabinet… Là, il causa de confiance avec lui pendant une heure. Au bout de ce temps, il lui dit : « Il faut que je vous fasse connaître à un homme qui lui-même sera ravi de vous voir. Passez un moment derière ce paravent. » Le marquis obéit, et le Roi fit appeler M. de Maurepas[1], qui, alors vieux et presque toujours malade, ne venait que pour satisfaire son ambition en ce qu’il paraissait conserver par là une ombre de grand pouvoir.

« Mon vieil ami, lui dit Louis xvi lorsqu’il entra dans son cabinet, je vais vous présenter l’auteur de ma correspondance mystérieuse.

— Que votre majesté n’a jamais voulu me montrer, grommela le vieux ministre d’un ton grondeur.

— Je ne le pouvais, j’avais engagé ma parole, et

  1. M. de Maurepas avait un petit appartement que Louis xvi lui avait donné tout près du sien ; il le sonnait comme xv sonnait ses quatre filles. Il sonnait d’abord madame Adélaïde, elle sonnait alors madame Victoire, qui sonnait madame Sophie, et le dernier coup de cloche était pour madame Louise.