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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/49

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INTRODUCTION.

vous savez qu’elle est sacrée. Mais je vais vous faire faire connaissance avec l’auteur. »

Et prenant M. de Pezay par la main, il le présenta gracieusement à M. de Maurepas.

« Ah ! mon Dieu ! » s’écria celui-ci, stupéfait à la vue de M. de Pezay.

Le marquis s’inclina profondément, bien que sa main fût toujours dans celle du Roi.

« Votre majesté me pardonnera de rendre un hommage de respect aussi profond en sa présence à un autre qu’à elle-même. Mais M. de Maurepas est mon parrain.

— Votre parrain ! s’écria le Roi à son tour dans un extrême étonnement.

— Son parrain, » répéta M. de Maurepas d’un air si accablé que M. de Pezay et le Roi ne purent retenir un sourire… C’était en effet un chose qui devait surprendre que cet homme, dont la finesse et l’esprit, les manières parfaites, lui donnent une grande ressemblance avec M. de Talleyrand, attrapé, joué par un jeun homme qu’il regardait comme trop enfant pour lui confier la rédaction[1]

  1. Malgré l’extrême douceur de ses manières, M. de Pezay ne pouvait retenir un sourire amer lorsqu’il disait que M. de Maurepas avait en effet refusé un jour de lui laisser rédiger le simple rapport de l’incendie d’une ferme royale.