Page:Histoire et vie de l’Arrétin, 1774.djvu/55

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habits fort propres : quelques temps après il me mena à Rome, où il alla auprès d’un Cardinal qui étoit ſon oncle, & il me mit chez une Dame qu’il croyoit de ſes amies. Je ne demeurai guere chez cette femme, elle me déplût dès les premiers jours, parce qu’elle n’étoit pas contente de ce qu’elle gagnoit avec moi par la bonne penſion que je lui payois, elle vouloit encore que je reçuſſe certaines gens qu’elle m’ammenoit. Son avarice, & la perfidie, dont elle uſoit envers M. Spinola me firent ſonger à changer de quartier. Ce qui me détermina tout-à-fait, c’eſt que M. Spinola partit. Il me donna cent ducats en me diſant adieu, & je ne reçus aucune nouvelle de lui. Alors certes je ſongeai à être un peu œconome, & à ne pas refuſer les avantages que ma beauté me procureroit de peur de tomber dans la miſere. J’eus d’aſſez belles occaſions de me faire un petit fond d’argent. J’allai louer une maiſon au pont S. Sixte & je n’y fut pas trois jours qu’il m’arriva une avanture plaiſante. J’allai chez un