Page:Histoire et vie de l’Arrétin, 1774.djvu/60

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l’avoua & je l’aſſurai que je l’en aimois davantage, il n’eut pas fini le premier coup qu’il voulut revenir à l’autre, parce qu’il bandoit toujours : il me baiſa encore ce jour-là une troiſiéme & une quatriéme fois, & ſi je n’avois craint de ne nous échauffer trop il me l’auroit fait davantage, il continua de me voir, & au quatriéme jour, il me mit une bourſe de vingt ducats dans la poche. Un jour je lui demandai quels étoient ſes amis particuliers & s’ils ne s’apperçevoient pas qu’il faiſoit habitude de venir chez moi : il me répondit à cela qu’il n’avoit guere de liaiſon qu’avec un Chanoine de S. Pierre auquel ſes parents l’avoient recommandé, il m’ajoûta que ce Chanoine étoit un homme d’eſprit, bien fait, agréable, & qu’il lui témoignoit beaucoup d’affection, je lui dis à cela que s’il croyoit faire plaiſir à ſon ami de le mener chez moi, je le recevrois pour l’amour de lui, pourvu qu’il fut diſcret, à ces mots il m’embraſſa en me remerciant ; il me dit qu’il ſouhaitoit beaucoup ce que je lui offrois ; parce qu’il