Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/113

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moient leur ſang dans les autres membres de la confédération. Tous ſupportoient patiemment leur ſort, parce qu’il n’avoit jamais rien d’humiliant. De ſon côté, le chef étoit un père commun, autant par reconnoiſſance que par intérêt.

Cet ordre de choſes ſubſiſta pendant une longue ſuite de ſiècles, ſans la moindre altération. À la fin, les ſeigneurs contractèrent l’habitude de paſſer une grande partie de leur vie, en voyages, à Londres, ou à la cour. Ces abſences répétées détachèrent d’eux des vaſſaux qui les voyoient moins, & qui n’en étoient plus ſecourus. Alors des hommes, qu’aucun lien d’affection ne retenoit plus dans leurs ſtériles & ſauvages montagnes, ſe diſpersèrent. Pluſieurs allèrent chercher une autre patrie dans pluſieurs provinces Américaines. Le plus grand nombre ſe réfugia dans la Caroline Septentrionale.

Ces colons ſont rarement raſſemblés. Auſſi ſont-ils les moins inſtruits des Américains, les plus indifférens pour l’intérêt public. La plupart vivent épars ſur leurs plantations, ſans ambition & ſans prévoyance. On leur