Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/122

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Beaufort ou Port-Royal, ne ſortira pas de ſa médiocrité, quoique ſa rade puiſſe recevoir les plus grands vaiſſeaux & les mettre en sûreté.

C’eſt Charles-Town, capitale de la colonie, qui eſt actuellement le marché important, & qui le deviendra néceſſairement de plus en plus.

Le canal qui y conduit, eſt ſemé de récifs & embarraſſé par un banc de ſable : mais avec le ſecours d’un bon pilote, on arrive sûrement au port. Il peut recevoir juſqu’à trois cens voiles ; & les navires de trois cens cinquante à quatre cens tonneaux y entrent dans tous les tems avec leur chargement entier.

La ville occupe un grand eſpace au confluent de l’Aſhley & de la Coper, deux rivières navigables. Elle a des rues bien alignées, la plupart fort larges, deux mille maiſons commodes, & quelques édifices publics, qui paſſeroient pour beaux, en Europe même. Le double avantage qu’a Charles-Town d’être l’entrepôt de toutes les productions de la colonie qui doivent être exportées & de tout ce qu’elle peut con-