Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/157

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qui, s’éloignant alternativement, & ſe rapprochant des côtes, laiſſent entre elles & l’océan un territoire de cent cinquante, de deux cens, quelquefois de trois cens milles. Au-delà de ces monts Apalaches eſt un déſert immenſe, dont quelques voyageurs ont parcouru juſqu’à huit cens lieues ſans en trouver la fin. On imagine que des fleuves qui couleur à l’extrémité de ces lieux ſauvages, vont ſe perdre dans la mer du Sud. Si cette conjecture, qui n’eſt pas ſans probabilité, venoit à ſe réaliſer, l’Angleterre embraſſeroit dans ſes colonies toutes les branches de la communication & du commerce du Nouveau-Monde. En paſſant d’une mer de l’Amérique à l’autre par ſes propres terres, elle toucheroit, pour ainſi dire, à la fois, aux quatre parties du globe. De tous les ports de l’Europe, de ſes comptoirs de l’Afrique, elle charge, elle expédie des vaiſſeaux pour le Nouveau-Monde. Des poſſeſſions qu’elle a dans les mers orientales, elle pourroit ſe tranſporter aux Indes Occidentales par la mer Pacifique. C’eſt elle qui découvriroit les langues de terre ou les bras de mer, l’iſthme ou le