Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/216

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légiſlation qui étoit inconnue dans toute la domination de la Grande-Bretagne. On a mis ou laiſſé ces provinces ſous le joug d’une autorité militaire, & dès-lors abſolue. Sans avoir le droit de s’aſſembler en corps de nation, elles reçoivent immédiatement toute leur impulſion de la cour de Londres.

Cette diverſité de gouvernemens n’eſt pas l’ouvrage de la métropole. On n’y voit pas la marche d’une légiſlation raiſonnée, uniforme & régulière. C’eſt le haſard, le climat ; ce ſont les préjugés du tems & des fondateurs, qui ont enfanté cette variété bizarre de conſtitutions. Ce n’eſt pas à des hommes jetés par la fortune ſur des plages déſertes, qu’il appartient de former une légiſlation.

Toute légiſlation doit aſpirer, par ſa nature, au bonheur d’une ſociété. Ses moyens d’atteindre à ce but unique & ſublime, dépendent tous de ſes facultés phyſiques. Le climat, c’eſt-à-dire, le ciel & le ſol, eſt la première règle du légiſlateur. Ses reſſources lui dictent ſes devoirs. C’eſt d’abord ſa poſition locale qu’il doit conſulter. Une peuplade jetée ſur une côte maritime, aura des loix plus ou moins relatives à la culture ou