Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ſa tête ſans défenſe à la hache des tyrans : mais jamais renoncer au droit de s’impoſer lui-même. C’eſt pour le défendre qu’il répandit des flots de ſang, qu’il détrôna ou punit ſes rois. Enfin, à la révolution de 1688, ce droit fut ſolemnellement reconnu dans l’acte célèbre où l’on vit la liberté, de la même main dont elle chaſſoit un roi deſpote, tracer les conditions du contrat entre une nation & le nouveau ſouverain qu’elle venoit de choiſir. Cette prérogative d’un peuple, bien plus ſacrée, ſans doute, que tant de droits imaginaires que la ſuperſtition voulut ſanctifier dans des tyrans, fut à la fois pour l’Angleterre, & l’inſtrument & le rempart de ſa liberté. Elle penſoit, elle fentoit que c’étoit la ſeule digue qui pût à jamais arrêter le deſpotiſme ; que le moment qui dépouille un peuple de ce privilège, le condamne à l’oppreſſion ; que les fonds levés en apparence pour ſa sûreté, ſervent tôt ou tard à ſa ruine. L’Anglois, en fondant ſes colonies avoit porté ces principes au-delà des mers ; & les mêmes idées s’étoient tranſmiſes à ſes enfans.

Ah ! ſi dans ces contrées même de l’Eu-