Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/266

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choix & du choix libre des premiers aïeux ; quelque ſanction qu’elles puiſſent avoir reçue, ou du ferment, ou du concert unanime, ou de leur permanence, ſont-elles obligatoires pour leurs deſcendans ? Il n’en eſt rien ; & il eſt impoſſible que vous Anglois, qui avez ſubi ſucceſſivement tant de révolutions différentes dans votre conſtitution politique, ballottés de la monarchie à la tyrannie, de la tyrannie à l’ariſtocratie, de l’ariſtocratie à la démocratie, de la démocratie à l’anarchie ; il eſt impoſſible que vous puiſſiez, ſans vous accuſer de rébellion & de parjure, penſer autrement que moi.

Nous examinons les choſes en philoſophes ; & l’on ſait bien que ce ne ſont pas nos ſpéculations qui amènent les troubles civils. Point de ſujets plus patiens que nous. Je vais donc ſuivre mon objet, ſans en redouter les ſuites. Si les peuples ſont heureux ſous la forme de leur gouvernement, ils le garderont. S’ils ſont malheureux, ce ne ſeront ni vos opinions, ni les miennes ; ce ſera l’impoſſibilité de ſouffrir davantage & plus long-tems qui les déterminera à la changer, mouvement ſalutaire que l’oppreſſeur appel-