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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/278

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de ſe retirer & de ſe mêler de ſes propres affaires ? Et ſi les affaires de cet officieux hypocrite étoient très-mal rangées ? Si ce n’étoit qu’un ambitieux qui ſous prétexte de régir voulût uſurper ? S’il ne cachoit ſous le maſque de la bienveillance que des vues pleines d’injuſtice, telles, par exemple, que de ſe tirer de preſſe aux dépens de ſon concitoyen ?

Nous ſommes la mère-patrie… Quoi toujours les noms les plus ſaints pour ſervir de voile à l’ambition & à l’intérêt ! La mère-patrie ! Rempliſſez-en donc les devoirs. Au reſte, la colonie eſt formée de différentes nations, entre leſquelles les unes vous accorderont, les autres vous refuſeront ce titre ; & toutes vous diront à la fois : il y a un tems où l’autorité des pères & des mères ſur leurs enfans ceſſe ; & ce tems eſt celui où les enfans peuvent ſe pourvoir par eux-mêmes. Quel terme avez-vous fixé à notre émancipation ? Soyez de bonne foi, & vous avouerez que vous vous étiez promis de nous tenir ſous une tutelle qui n’auroit pas de fin. Si du-moins cette tutelle ne ſe changeoit pas pour nous en une con-