Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/286

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XLIII. Quel étoit le parti qui convenoit à l’Angleterre, lorſqu’elle vit la fermentation de ſes colonies.

Lorſque la cauſe de vos colonies étoit débattue dans les aſſemblées de vos chambres, nous avons entendu d’excellens plaidoyers prononcés en leur faveur. Mais celui qu’il convenoit peut-être de vous adreſſer ; le voici.

« Je ne vous parlerai point, Meſſieurs, de la juſtice ou de l’injuſtice de vos prétentions. Je ne ſuis pas aſſez étranger aux affaires publiques pour ignorer que cet examen préliminaire & ſacré dans toutes les autres circonſtances de la vie, ſeroit déplacé & ridicule dans celle-ci. Je ne rechercherai point quel eſpoir vous pouvez avoir de réuſſir, & ſi vous ſerez les plus forts, quoique ce ſujet vous parut peut-être de quelque importance, & que je puſſe vraiſemblablement m’en promettre votre attention. Je ferai plus. Je ne comparerai point les avantages de votre ſituation ſi elle réuſſit, avec les ſuites qu’elle aura ſi vous manquez de ſuccès. Je ne vous demanderai point juſqu’à quand vous avez réſolu de ſervir vos ennemis. Mais je ſuppoſerai tout d’un coup que vous avez réduit vos colonies au degré de

ſervitude