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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/287

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ſervitude que vous en exigez. Apprenez-moi ſeulement comment vous les y fixerez. Par une armée ſubſiſtante ? Mais cette armée qui vous épuiſera d’hommes & d’argent, ſuivra-t-elle ou ne ſuivra-t-elle pas l’accroiſſement de la population ? il n’y a que deux réponſes à faire à ma queſtion ; & de ces deux réponſes, l’une me ſemble abſurde, & l’autre vous ramène au point où vous êtes. J’y ai beaucoup réfléchi ; & ſi je ne me trompe, j’ai découvert le ſeul parti raiſonnable & sûr que vous ayez à prendre. C’eſt auſſi-tôt que vous vous ſerez rendus les maîtres, d’arrêter les progrès de la population, puiſqu’il vous paroît plus avantageux plus honnête & plus décent de dominer ſur un petit nombre d’eſclaves, que d’avoir pour égaux & pour amis une nation d’hommes libres.

» Mais, me demanderez-vous, comment arrête-t-on les progrès de la population ? L’expédient pourrait révolter des âmes foibles, des eſprits puſillanimes : mais heureuſement il n’en eſt point dans cette auguſte aſſemblée. C’eſt d’égorger ſans pitié la plus grande partie de ces indignes