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des deux Indes.

votre climat, à votre ſol, à ce monde nouveau que vous civiliſez. Qui peut mieux connoître que vous vos propres beſoins ? Des ames fières & vertueuſes telles que les vôtres ne doivent obéir à d’autres loix qu’à celles qu’elles ſe donneront elles-mêmes. Tout autre joug ſeroit indigne d’elles. Réglez vous-mêmes vos taxes. Nous ne vous demandons que de vous conformer à notre uſage dans l’aſſiète de l’impôt. Nous vous préſenterons l’état de nos beſoins ; & vous aſſignerez de vous-mêmes la juſte proportion entre vos ſecours & vos richeſſes.

» D’ailleurs, exercez votre induſtrie, comme nous exerçons la nôtre ; exercez-la ſans limites. Mettez à profit les bienfaits de la nature & les contrées fécondes que vous habitez. Que le fer de vos mines, les laines de vos troupeaux, la dépouille des animaux ſauvages errans dans vos bois, façonnés dans vos manufactures, prennent ſous vos mains une valeur nouvelle. Que vos ports ſoient libres. Allez expoſer vos denrées & les productions de vos arts dans toutes les parties