du monde ; allez chercher celles dont vous avez beſoin. C’eſt un de nos privilèges, qu’il ſoit auſſi le vôtre. L’empire de l’océan, que nous avons conquis par deux ſiècles de grandeur & de gloire, vous appartient comme à nous. Nous ſerons unis par les liens du commerce. Vous nous apporterez vos productions que nous accepterons de préférence à celles de tous les autres peuples, & nous eſpérons que vous préférerez les nôtres à celles de l’étranger, ſans toutefois que vous y ſoyez aſtreints par aucune loi, que par celle de l’intérêt commun, & le titre de concitoyens & d’amis.
» Que vos vaiſſeaux & les nôtres, décorés du même pavillon, couvrent les mers, & que des deux côtés il s’élève des cris de joie, lorſque ces vaiſſeaux amis ſe rencontreront au milieu des déſerts de l’océan. Que la paix renaiſſe, que la concorde dure à jamais entre nous. Nous concevons enfin que la chaîne d’une bienveillance réciproque eſt la ſeule qui puiſſe lier des empires auſſi éloignés, & que tout autre principe d’unité ſeroit injuſte & précaire.