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Histoire philosophique

les mains qui l’ont déployé, le glaive de la juſtice. Hâtons-nous. Pour étouffer les révolutions, il eſt un premier moment qu’il faut ſaiſir. Ne donnons pas aux eſprits étonnés, le tems de s’accoutumer à leur crime ; aux chefs, le tems d’affermir leur pouvoir ; au peuple, celui d’apprendre à obéir à de nouveaux maîtres. Le peuple, dans la révolte, eſt preſque toujours entraîné par un mouvement étranger. Ni ſa fureur, ni ſa haine, ni ſon amour ne lui appartiennent. On lui donne ſes paſſions comme ſes armes. Déployons à ſes yeux la force & la majeſté de l’empire Britannique. Il va tomber à nos pieds ; il paſſera en un inſtant de la terreur au remords ; du remords à l’obéiſſance. S’il faut uſer de la sévérité des armes, point de ménagement. Dans la guerre civile, la pitié eſt la plus fauſſe des vertus. Le glaive une fois tiré ne doit plus s’arrêter que par la ſoumiſſion. C’eſt à eux déſormais à répondre au ciel & à la terre de leurs propres malheurs. Songez qu’une sévérité paſſagère, dans ces contrées rebelles, doit nous aſſurer l’obéiſſance & la paix pour des ſiècles.