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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/299

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» Pour ſuſpendre nos coups, pour déſarmer nos bras, on nous dit, on nous répète que ce pays eſt peuplé de nos concitoyens, de nos amis, de nos frères. Quoi, invoquer en leur faveur des noms qu’ils ont outragés, des liens qu’ils ont rompus ! Ces noms, ces liens ſacrés ſont ce qui les accuſe & qui les rend coupables. Depuis quand ces titres ſi révérés n’impoſent-ils des devoirs qu’à nous ? Depuis quand des enfans rebelles ont-ils le droit de s’armer contre leur mère, de lui ravir ſon héritage, de déchirer ſon ſein ? Ils parlent de liberté. Je reſpecte ce nom comme eux : mais cette liberté eſt-elle de l’indépendance ? Eſt-elle le droit de renverſer une légiſlation établie & fondée depuis deux ſiècles ? Eſt-elle le droit d’uſurper tous les nôtres ? Ils parlent de liberté ; & moi je parle de la ſuprématie & de la puiſſance ſouveraine de l’Angleterre.

» Quoi, s’ils avoient à former quelques plaintes, s’ils refuſoient de porter avec nous une foible portion du fardeau qui nous accable & de s’aſſocier à nos char-