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Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/334

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joignoit encore la force d’une faction, & cet eſprit de parti, premier reſſort peut-être des républiques qui remue ſi puiſſamment les âmes, parce qu’il eſt toujours l’effet d’une paſſion. Pour ſortir de cette longue tutelle, George III compoſa ſon conſeil de membres iſolés. Cette innovation n’eut pas de grands inconvéniens tant que les événemens roulèrent dans leur cercle ordinaire. Mais auſſi-tôt que la guerre d’Amérique eut compliqué une machine qui déjà n’étoit pas trop ſimple, on s’aperçut qu’elle n’avoit ni cette force ni cette union ſi néceſſaires pour exécuter de grandes choſes. Les roues trop divisées manquoient, pour ainſi dire, d’une impulſion commune, & d’un centre de mouvement. Leur marche fut tour-à-tour tardive & précipitée. L’adminiſtration reſſembla trop à celle d’une monarchie ordinaire, quand le principe d’action ne part point de la tête d’un monarque actif & intelligent qui raſſemble lui-même ſous ſa main tous les reſſorts. Il n’y eut plus d’enſemble dans les entrepriſes ; il n’y en eut pas davantage dans leur exécution.

Un miniſtère ſans harmonie & ſans accord

ſe