Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/352

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ſeroit apporté. Les ſeuls François, qui oſent tout, osèrent braver les inconvéniens de cette liaiſon nouvelle. Mais par la vigilance éclairée de l’amiral How, la plupart des navires qu’ils expédièrent furent pris avant d’arriver à leur deſtination, & les autres à leur départ des bords Américains. De pluſieurs centaines de bâtimens ſortis de France, il n’y en rentra que vingt-cinq ou trente, qui même ne donnèrent point ou ne donnèrent que fort peu de bénéfice à leurs armateurs.

Une foule de privations, ajoutée à tant d’autres fléaux, pouvoit faire regretter aux Américains leur ancienne tranquilité, les incliner à un raccommodement avec l’Angleterre. En vain on avoit lié les peuples par la foi des ſermens & par l’empire de la religion au nouveau gouvernement. En vain on avoit cherché à les convaincre de l’impoſſibilité de traiter sûrement avec une métropole, où un parlement renverſeroit ce qu’un autre parlement auroit établi. En vain on les avoit menacés de l’éternel reſſentiment d’un ennemi outragé & vindicatif.

Il étoit poſſible que ces inquiétudes éloignées