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des deux Indes.

reſſorts du gouvernement, à guérir les longues plaies d’un règne dont toute la dernière moitié avoit été vile & foible, partagée entre les déprédations & la honte, entre la baſſeſſe du vice & les convulſions du deſpotiſme. On leur reproche d’avoir provoqué les combats par une politique inſidieuſe, de s’être enveloppés dans des diſcours indignes de la France, d’avoir employé avec l’Angleterre le langage d’une audace timide qui ſemble démentir les projets qu’on a formés, les ſentimens qu’on a dans ſon cœur ; langage qui ne peut qu’avilir celui qui s’en ſert, ſans pouvoir tromper celui à qui on l’adreſſe, & qui déſhonore ſans que ce déſhonneur même puiſſe être utile ni au miniſtre, ni à l’état. Combien il eût été plus noble de dire avec toute la franchiſe de la dignité ! « Anglois, vous avez abusé de la victoire. Voici le moment d’être juſtes, ou ce ſera celui de la vengeance. L’Europe eſt laſſe de ſouffrir des tyrans. Elle rentre enfin dans ſes droits. Déſormais, ou l’égalité ou la guerre. Choiſiſſez ». C’eſt ainſi que leur eût parlé ce Richelieu que tous les citoyens, il eſt vrai,