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des deux Indes.

pas la reſſource des réfugiés de ce caractère. Il leur faudroit une vie moins laborieuſe & plus agitée. Ce génie, également éloigné du travail & du repos, ſe tourneroit vers les conquêtes ; & une paſſion qui a tant d’attraits ſubjugueroit aiſément les premiers colons, détournés de leurs anciens travaux par une longue guerre. Le nouveau peuple auroit achevé les préparatifs de ſes invaſions, avant que le bruit en eût été porté dans nos climats. Il choiſiroit ſes ennemis, le champ & le moment de ſes victoires. Sa foudre tomberoit toujours ſur des mers ſans déſenſe, ou ſur des côtes priſes au dépourvu. Dans peu, les provinces du Midi deviendroient la proie de celles du Nord, & ſuppléeroient par la richeſſe de leurs productions à la médiocrité des leurs. Peut-être même, les poſſeſſions de nos monarchies abſolues brigueroient-elles d’entrer dans la confédération des peuples libres, ou ſe détacheroient-elles de l’Europe pour n’appartenir qu’à elles-mêmes.

Le parti que doivent prendre les cours de Madrid & de Verſailles, s’il leur eſt libre de choiſir, c’eſt de laiſſer ſubſiſter dans le