Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/386

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nord de l’Amérique deux puiſſances qui s’obſervent, qui ſe contiennent, qui ſe balancent. Alors des ſiècles s’écouleront, avant que l’Angleterre & les républiques formées à ſes dépens ſe rapprochent. Cette défiance réciproque les empêchera de rien entreprendre au loin ; & les établiſſemens des autres nations, dans le Nouveau-Monde, jouiront d’une tranquilité, qui juſqu’à nos jours a été ſi ſouvent troublée.

C’eſt même vraiſemblablement, c’eſt l’ordre de choſes qui conviendroit le mieux aux provinces confédérées. Leurs limites reſpectives ne ſont pas réglées. Il règne une grande jalouſie entre les contrées du Nord & celles du Midi. Les principes politiques varient d’une rivière à l’autre. On remarque de grandes animoſités entre les citoyens d’une ville, entre les membres d’une famille. Chacun voudra éloigner de ſoi le fardeau accablant des dépenſes & des dettes publiques. Mille germes de diviſions couvent généralement dans le ſein des États-Unis. Les dangers une fois diſparus, comment arrêter l’exploſion de tant de mécontentemens ? Comment tenir attachés à un