Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/115

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droit d’aînesse pour la treiziè­me loi de nature.


XIX. La quatorzième loi de nature est que ceux qui s’entremettent pour procurer la paix, doivent jouir d’une sûreté inviolable. Car la même raison qui nous persuade la poursuite de quelque fin, nous porte aussi à la recherche de tous les moyens nécessai­res à y parvenir. Or la première chose que le bon sens nous dicte est la paix, toutes les autres ne sont que des moyens pour l’acquérir : mais surtout la médiation, et cette sûreté que nous voulons maintenant donner aux médiateurs, comme une prérogative fondée dans l’une des principales lois de nature.


XX. Au reste, d’autant qu’il pourrait arriver, que bien que les hommes demeuras­sent d’accord de toutes ces lois de nature, et tâchassent de les observer, néanmoins des difficultés et des disputes naîtraient tous les jours en ce qui regarde leur usage, et l’application qui s’en doit faire aux occurrences particulières ; de sorte que de cette question du droit, si une certaine action a été contre la loi, ou non, les parties qui se tiendraient lésées, pourraient en venir aux mains. Pour remédier à cet inconvénient, et conserver le bien de la paix, ne se pouvant choisir une voie plus équitable, il est nécessaire que les deux parties, qui sont en différend, conviennent d’un tiers et s’obli­gent par des pactes réciproques de se tenir au jugement qu’il prononcera sur la chose controversée ; et