Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/126

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fondée sur une maxime de la droite raison, à cause que par l’intempérance on tombe dans des in­dis­positions, et on abrège le cours de la vie. La vaillance aussi, qui est une faculté de résister puissamment aux dangers présents, auxquels il serait plus malaisé d’esquiver qu’il n’est difficile de les vaincre, est une vertu qui s’appuie toute sur la raison ; car elle sert de moyens pour la conservation de celui qui use de résistance.


XXXIII. J’avoue cependant que les lois que nous avons nommées de nature, ne sont pas des lois à parler proprement, en tant qu’elles procèdent de la nature et considérées en leur origine. Car elles ne sont autre chose que certaines conclusions tirées par raisonnement touchant à ce que nous avons à faire ou à omettre : mais la loi, à la définir exactement, est le discours d’une personne qui avec autorité légitime commande aux autres de faire, ou de ne pas faire quelque chose. Toutefois, les lois de nature méritent d’être nommées proprement des lois, en tant qu’elles ont été promul­guées dans les Écritures Saintes avec une puissance divine, comme je le ferai voir au chapitre suivant : or cette sainte Écriture est la voix de Dieu tout-puissant et très juste monarque de l’univers.