Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/153

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aux compagnies des marchands, aux corps des métiers et aux confréries ; mais ce ne seront pourtant Pas de nouvelles républiques qui se formeront dans le corps de l’État, à cause que ces compagnies-là ne se sont pas soumises absolument et en toutes choses à la volonté de leur assemblée, mais en quelques-unes seulement que la ville a déterminées ; en sorte que chaque particulier s’est réservé la liberté de tirer sa compagnie en justice devant d’autres juges ; ce qui ne serait pas permis à un sujet de faire contre l’État, ni à un citoyen de pratiquer contre toute sa ville.


XI. Or en une ville et en toute sorte de république (car ce que je dis d’une ville, je l’entends de toutes les sociétés en général ; mais je me sers de l’exemple d’une ville, par ce qu’elles se sont formées les premières lorsque les hommes ont quitté l’état de nature) cet homme ou cette assemblée, à la volonté de laquelle tous les autres ont sou­mis la leur, a la puissance souveraine, exerce l’empire, et la suprême domination. Cette puissance de commander et ce droit d’empire consiste en ce que chaque parti­culier a cédé toute sa force et toute sa puissance à cet homme, ou à cette cour, qui tient les rênes du gouvernement. Ce qui ne peut point être arrivé d’autre façon, qu’en renonçant au droit de résister ; car personne ne peut naturellement communiquer sa force à un autre. Cela étant, je nomme sujets de celui qui exerce la souveraineté