Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/164

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par celui qui gouverne l’État. Car, les lois civiles (pour en donner une définition) ne sont autre chose que des ordonnances et des édits que le souverain a publiés, pour servir dorénavant de règle aux actions des particuliers.


X. D’ailleurs, à cause que toutes les affaires d’une ville concernant la paix ou la guerre ne peuvent pas être gouvernées par un seul homme, ou par une seule assem­blée, sans l’aide de quelques ministres et officiers subalternes ; et pour ce, que l’entre­tien de la paix et de la défense commune demande que l’on prenne soigneuse­ment garde à ce que ceux qui doivent juger les procès, veiller sur les desseins des voisins, conduire les armées, pourvoir aux nécessités publiques, s’acquittent fidèlement de leurs devoirs ; il semble fort raisonnable de laisser le choix de telles personnes et de les faire dépendre de celui qui a une puissance souveraine sur les affaires de la paix et de la guerre.



XI. Il est certain aussi que toutes les actions volontaires tirent leur origine et dépendent nécessairement de la volonté : or, la volonté de faire ou de ne pas faire une chose, dépend de l’opinion qu’on a, qu’elle soit bonne ou mauvaise, et de l’espérance ou de la crainte qu’on a des peines ou des récompenses ; de sorte que les actions d’une personne sont gouvernées par ses opinions particulières. D’où je recueille par une conséquence évidente et nécessaire, qu’