pas des lois, faute d’autorité souveraine, ni aussi les réponses des prudents, c’est-à-dire des juges, si ce n’est en tant que le consentement du souverain les a faites passer en coutume ; car, alors, il les faut tenir pour des lois, non à cause de la coutume en elle-même (dont la force n’établit pas une loi), mais ensuite de la volonté du souverain, que l’on recueille de ce qu’il a permis à un arrêt juste, ou injuste, de se fortifier par la coutume. XVI. Un péché en sa plus étendue signification comprend toute action, toute parole et tout mouvement de la volonté contraire à la droite raison ; car, chacun cherche, dans son raisonnement, des moyens de parvenir à la fin qu’il s’est proposée. Si donc il raisonne bien (c’est-à-dire si, commençant par des principes fort évidents, il forme son discours d’un tissu de conséquences toujours nécessaires), il ira le droit chemin, ou autrement il s’égarera ; je veux dire, qu’il fera, qu’il dira, ou qu’il tâchera de faire quelque chose de contraire à sa fin propre : ce qui arrivant, on pourra bien dire qu’il a erré en son raisonnement, mais à l’égard de l’action qu’il a faite et de sa volonté, il faudra avouer qu’il a péché, à cause que le péché suit l’erreur, de même que la volonté suit l’entendement. Et voilà la plus générale acception de ce terme, qui comprend toute action imprudente, soit qu’elle choque les lois, comme celle de renverser la maison d’autrui, soit
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