Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/333

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d’injuste. Enfin, je confirme que pour ce sujet, ils sont justement punis de Dieu et des puissances souveraines ; si bien que je n’excuse ni n’exténue point ce crime. Quant à ce que j’ai dit, que l’on peut savoir par raisons naturelles que Dieu existe, il ne le faut pas prendre, comme si je pensais que tous peuvent atteindre à cette connais­­sance ; si ce n’est qu’on estimât qu’il s’ensuit, à cause qu’Archimède a trouvé par raison naturelle la proportion que la sphère a au cylindre, que qui que ce soit du vulgaire peut découvrir la même démonstration. Je dis donc, qu’encore que quelques-uns puissent connaître par la lumière naturelle que Dieu est, toute­fois ceux-là ne le peuvent point comprendre, qui sont plongés dans les délices, qui s’occupent continuellement à la recherche des honneurs, ou des richesses, qui n’ont pas accoutumé de bien conduire leur raison, qui n’en savent pas l’usage, ou qui ne se soucient pas de s’en servir, et enfin, qui sont entachés de quelque folie, du nombre desquels sont les athées et les impies. »


XX. Pour ce qu’en vertu du contrat, par lequel les citoyens se sont obligés l’un à l’autre d’obéir à l’État, c’est-à-dire à la souveraine puissance (soit qu’elle soit recueillie en une seule personne, ou qu’elle soit communiquée à un conseil) et de lui rendre une obéissance absolue et générale, telle que je l’ai ci-dessus représentée, naît une obliga­tion particulière de garder toutes et chacune des lois civiles,