Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/353

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le corps, de demander quelque chose debout, prosterné, ou à genoux et telles autres cérémonies qui se pratiquent diversement. Le culte qui est toujours et par toute la terre reçu pour une marque d’honneur est naturel ; mais l’autre qui s’accommode aux lieux et aux coutumes peut être nommé arbitraire.


XII. Au reste, le culte peut aussi être commandé, c’est-à-dire, enjoint par l’ordre de celui à qui on le rend, ou volontaire, à savoir tel qu’il plaît à celui qui s’en acquitte. S’il est commandé, les actions que l’on emploie ne signifient point de l’honneur comme telles, mais en tant qu’elles sont commandées, car elles marquent immédia­te­ment l’obéissance et ensuite de celle-ci la puissance ; de sorte que le culte commandé gît en l’obéissance et le volontaire enferme de la révérence dans la nature même des actions, tellement que si elles sont des signes d’honneur à ceux qui les voient, le culte s’en ensuit, ou au contraire il en rejaillit quelque outrage, si elles sont prises d’autres façons, et si elles sont sujettes à être sinistrement interprétées. Derechef, le culte est ou public, ou privé. Le public ne peut pas être volontaire a l’égard des particuliers, mais bien au regard de l’État qui l’institue. Car, ce que l’on fait volontairement se pratiquant au gré de celui qui le fait, on ne rendrait pas une seule forme de culte, mais chacun usant de son