Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/384

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point été employé auparavant. Car, encore que Dieu fût le roi des Israélites, et par la nature et par l’alliance, toutefois, ils ne lui devaient qu’une obéissance et un culte naturel, 5, en tant que ses sujets ; mais ils lui en devaient un religieux, tel qu’Abraham avait institué, en qualité de sujets de ce patriarche et des descendants d’Isaac et de Jacob leurs princes naturels et légitimes. D’autant qu’ils n’avaient reçu aucune autre parole de Dieu que celle que là droite raison fait entendre naturellement à tous les hommes, et il n’était intervenu aucune alliance entre Dieu et eux, si ce n’est en tant que leurs volontés étaient comprises dans celle d’Abraham, comme dans celle de leur prince. Mais quand l’alliance fut derechef traitée en la montagne de Sinaï, où tout le peuple prêta son consentement, Dieu établit d’une façon plus particulière son règne sur les Israélites. C’est de cette illustre époque que commence le règne de Dieu si célèbre dans la Sainte Écriture, et dans les écrits des théologiens et à cela regarde ce que Dieu dit à Samuel, lorsque les juifs lui demandaient un roi : ils ne t’ont point rejeté, mais ils m’ont rejeté, afin que je ne règne point sur eux, 1. Sam. 8. vers. 7. Et ce que Samuel déclare au peuple, 1. Sam. 12. vers. 12. Vous m’avez dit, non, mais un roi régnera sur nous ; combien que l’Éternel votre Dieu fût votre roi. Et ce que le prophète Jérémie ajoute au chap. XXXI. v. 31.