Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/388

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aux prédictions desquels les événements ont répondu. A la vérité ce n’est pas une matière sans controverse que de savoir au net ce que c’est que suivre d’autres Dieux, et que d’examiner si les événements que l’on dit avoir répondu aux prédictions, s’y ajustent bien en toutes leurs circonstances ; surtout lorsqu’il s’agit des prophéties qui ont représenté l’avenir obscurément et en énigme, telles que sont celles de presque tous les prophètes, qui n’ont pas vu l’Éternel face à face (comme l’Écriture témoigne de Moïse, Nomb. 12. 8.), mais en figure et sous des énigmes. On ne peut juger de ces derniers autrement que par la raison naturelle ; car le jugement dépend de l’interpréta­tion de la prophétie et de la comparaison que l’on fait de ses paroles avec la suite des événements.


XII. Les juifs recevaient comme parole de Dieu écrite, le livre de toute la Loi qui se nommait le Deutéronome ; et jusqu’au temps de la captivité de Babylone, autant qu’on le peut cueillir de l’histoire sainte, ils n’en reçurent point d’autre ; car ce fut le livre que Moïse même donna à garder aux sacrificateurs, qu’il voulut qu’on mît à côté de l’arche de l’alliance et que les rois décrivissent, Deutéronome 3. 9. 26. Aussi, long­temps après sous le règne de Josias, il fut reconnu par l’autorité du roi comme parole de Dieu, 2. Rois 23. 1. Des autres livres du Vieux Testament nous ne savons pas quand c’est qu’ils