Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/85

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effet ; car ce qui lui appartient demeure sien jusqu’à ce qu’il s’en soit dessaisi. Mais si on parle au présent, ou au passé, de cette façon : je donne, ou j’ai donné une chose, de laquelle je veux qu’on entre demain en possession, la donation est actuelle, et ces termes signifient qu’on s’est dépouillé dès aujourd’hui du droit de posséder le lendemain la chose qu’on a donnée.


VII. Mais à cause que les paroles seules ne sont pas des signes suffisants pour déclarer la volonté, les termes du futur sont valables, s’ils sont accompagnés des autres signes, et servent alors de même que ceux du présent. Car ces autres signes donnent à connaître, que celui qui parle au futur, veut que ses paroles soient assez efficacieuses pour une parfaite transaction de son droit. En effet, elle ne dépend pas des paroles, comme nous l’avons dit en l’article IV de ce chapitre, mais de la déclaration de la volonté.


VIII. Si quelqu’un transfère quelque sien droit à autrui, sans aucune considération de quelque office qu’il en a reçu, ou de quelque condition dont il s’acquitte ; ce transport est un don, et se doit nommer une donation libre. Or en celle-ci, il n’y a que les paroles du présent, ou du passé qui obligent : car celles du futur n’obligent pas en tant que simples paroles, pour les raisons que j’ai alléguées en l’article précédent. Il faut donc que l’obligation naisse de quelques autres signes de la volonté. Mais parce