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DE LA NATURE

ter uniquement la perſonne dont il a fait choix. Il eſt donc évident qu’il n’y a rien d’univerſel que les noms, qui pour cette raiſon ſont appellés indéfinis, parce que nous ne les limitons point nous-mêmes, & que nous laiſſons à celui qui nous entend la liberté de les appliquer, au lieu qu’un nom particulier eſt reſtraint à une ſeule choſe parmi le grand nombre de celles qu’il ſignifie, comme il arrive lorſque nous diſons cet homme en le montrant ou en le déſignant ſous le nom qui lui eſt propre.

§. 7. Les appellations ou dénominations qui sont univerſelles & communes à beaucoup de choses ne ſe donnent pas toujours à toutes les choſes particulieres, comme on devroit le faire, à raiſon de conceptions ou de conſidérations ſemblables en tout : voilà pourquoi pluſieurs de ces appellations n’ont point une ſignification conſtante, mais offrent à notre eſprit d’autres penſées que celles qu’elles ſont deſtinées à nous repréſen-