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Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/83

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HUMAINE.

plaiſir eſt appétence & ſuppoſe une fin ultérieure, il ne peut y avoir de contentement qu’en continuant d’appéter. Il ne faut donc pas être émerveillés que les deſirs des hommes aillent en augmentant à meſure qu’ils acquierent plus de richeſſes, d’honneurs ou de pouvoir ; & qu’une fois parvenus au plus haut dégré d’un pouvoir quelconque, ils ſe mettent à la recherche de quelque autre tant qu’ils ſe jugent inférieurs à quelqu’autre homme. Voilà pourquoi par mi ceux qui ont joui de la puiſſance ſouveraine, quelques-uns ont affecté de ſe rendre éminens dans les Arts. C’eſt ainſi que Néron s’eſt adonné à la Muſique & à la Poëſie ; l’Empereur Commode s’eſt fait Gladiateur ; ceux qui n’affectent point de pareilles choſes ſont obligés de chercher à s’amuſer ou à récréer leur imagination par l’application que donnent le jeu, ou les affaires, ou l’étude &c. C’eſt avec raiſon que les