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mouvoir quelqu’un de ses membres suivant la façon qu’on a imaginée d’abord dans son esprit. Que la Sensation est un Mouvement qui, se produisant dans les organes et parties intérieures du corps humain, est causé par l’action des choses[1] que nous Voyons, Entendons etc., et que l’Imagination [2] [n’] est [que] le Reliquat de ce même Mouvement [, ce qui reste] après la Sensation, je l’ai déjà dit dans le premier et dans le second Chapitres. De ce que le fait d’aller, celui de parler, ainsi que les mouvements Volontaires du même genre dépendent toujours d’une pensée qui précède (où, par où et quoi), il s’ensuit évidemment que l’Imagination[3] est ce par quoi débute en nous tout Mouvement Volontaire[4]. Et, bien que les gens sans culture ne conçoivent aucun mouvement[5] là où la chose, qui se meut est invisible, ou là où l’espace où elle se meut est insensible (en raison de son peu d’étendue), n’empêche cependant qu’il existe de tels Mouvements ; car il ne peut y avoir d’espace assez petit pour que ce qui est mu dans un plus grand espace dont ce petit espace est une partie ne soit tout d’abord mu dans ce dernier. — L’Effort. — Ces petits commencements de Mouvements qui se passent à l’intérieur du corps humain sont, avant qu’ils ne se tra-

  1. « caused by the action of the things » en anglais « factum ab Objectis » en latin.
  2. « Fancy » en anglais « Phantasia » en latin.
  3. « Imagination en anglais ; « Phantasia » en latin.
  4. A partir de : « il s’ensuit », G. Lyon, La Philosophie de Hobbes, Paris, Alcan, 1893, p. 113) donne d’après le texte anglais la traduction qui suit « Il est évident que tout mouvement volontaire a son premier commencement interne dans l’imagination ».
  5. Le latin dit « Et, bien qu’il y en ait qui disent qu’il n’y a pas de mouvement du tout ».