Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/33

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ment, à une certaine distance, le bouillonnement d’une cascade, et, plus près, un crépitement discontinu comme celui d’une intermittente pluie de sable. Ce crépitement venait-il d’une troupe en retraite ou d’une bande de singes grimpant le long des parois du ravin, sablonneuses par places ? Je me levai et m’élançai en avant, courant presque cette fois, pressé d’en avoir le cœur net.

Une déception m’attendait ; la route était barrée ; car au bout d’une centaine de pas à peine le ravin s’élargissait brusquement et débouchait, à angle droit, sur un véritable défilé de roches basaltiques, sinistres, entre les parois duquel mugissait une rivière impétueuse, parsemée de rapides, et dont le cours était presque perpendiculaire au chemin que j’avais suivi jusqu’alors.

Cependant en examinant la rivière d’un peu plus près, je la trouvai plus bruyante que dangereuse ; je constatai même avec joie que ma route se continuait sur la berge opposée ; en tout cas, existait-il, juste en face de l’endroit où j’étais arrêté, une crevasse à peu près semblable à celle d’où je sortais. Et comme le lit de la rivière était à cet endroit encombré de blocs noirâtres ou micacés, et dont quelques-