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nie : les chroniques du temps portent à cent mille le nombre des prisonniers, et chaque Tatar eut vingt-cinq captifs pour sa part.

Sur ces entrefaites, le roi Alexandre, frappé de paralysie, expira entre les mains d’un empirique polonais qui se disait Grec de naissance. Les Tatars établirent leur camp principal à Kieck, bourg situé au midi de Nieswicz, dans le palatinat de Nowogrodek. De là leurs chefs envoyèrent, dans différentes directions, des détachements exercer le meurtre et le pillage. Le roi, malgré ses souffrances, se fit porter dans une litière, et arriva ainsi à Lida ; mais sa maladie s’étant aggravée, on le reconduisit à Wilna. Cependant Michel Ghnski, Kiszka et Czarnkowski combattirent si vaillamment à la tête des Lithuaniens, que les Tatars furent complètement défaits à Kieck même. Alexandre était à l’agonie lorsqu’il reçut la nouvelle de la victoire. Il leva les mains vers le ciel, versa des larmes de joie, et rendit le dernier soupir, à l’âge de quarante-huit ans. Le principal mérite d’Alexandre-Jagellon est d’avoir réuni par le conseil de son chancelier J. Laski, en un code, les lois de la Pologne, discutées dans les diètes de Piotskow de 1503 et 1504, et dans celle de Radora en 1505. Ce code, qui s’appelle le Statut d’Alexandre et de Laski, fut imprimé pour la première fois en 1506, et depuis réimpruné plusieurs fois. Léonard Chodzko.

Baudikie, Dzieje Narodu Polskiego, t. II, p. 81 et suiv. — Dictionnaire encyclopédique russe. — Pologne pittoresque.


ALEXANDRE (Benoît-Stanislas), prétendant à la couronne de Pologne, fils de Jean Sobieski, roi de Pologne, né à Dantzick en 1677, et mort à Rome en 1714. Il se mit, en 1697, sur les rangs des prétendants à la couronne de Pologne, et la refusa en 1704, lorsque Charles XTI la lui offrit. Ce prince versatile mourut capucin à Rome. Plater, Encyclop. polonaise.



* ALEXANDRE-WASA, prince royal de Pologne, né en 1614, mort à Wielkie, près Varsovie, en 1635. Il était fils de Sigismond III, roi de Pologne et de Suède, et de l’archiduchesse d’Autriche, Constance ; il était doué d’un caractère généreux et aimable, et mourut à la fleur de son âge, au moment où il revenait d’un voyage d’Italie. Il a été enterré dans l’église cathédrale de Cracovie.

L. Ch.

Stanislas Plater, Encycl. polonaise.


E. Alexandre de Russie.

ALEXANDRE-NEFSKI (saint), fils du prince Iaroslaf II Vsevolodovitch, naquit en 1219, peu d’années avant la malheureuse bataille de la Kalka, qui livra la Russie aux Mongols déjà maîtres d’une grande partie de l’Asie, et mourut le 14 novembre 1263. Il défendit la frontière septentrionale du territoire russe contre les incursions de ses voisins du nord, avides de profiter de la malheureuse situation d’un peuple

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rival. Les Suédois, les Danois, et les chevaliers porte-glaive de la Livonie, se liguèrent contre lui : malgré le petit nombre de ses troupes, Alexandre remporta sur le grand maître de l’ordre une victoire signalée, sur les bords de la Neva. Il en reçut le nom de Nefski. Une seconde campagne ne fut pas moins heureuse. Enfin, dans une troisième, il remporta une nouvelle victoire aux bords du lac Peipous, en 1242 : les chevaliers livoniens furent obligés de lui demander la paix et de lui abandonner le pays de Pskof, dont ils avaient fait la conquête. A la mort de Iaroslaf II en 1247, André usurpa le trône de Vladimir sur son frère Alexandre, qui se vit obligé d’aller plaider ses droits à Sarai, où il se concilia les bonnes grâces du khan. Avec le secours de ce dernier, il monta sur le trône en 1252, et régna onze ans avec sagesse et prudence. Il porta les armes contre les Tchoudes, les lames, les Suédois et les Livoniens, qui ne discontinuèrent pas leurs attaques sur la frontière septentrionale du pays, et repoussa constamment leurs incursions. Il mourut, à son retour d’un dernier voyage à la capitale du khan de Kaptchak, après avoir pris le cilice, suivant la coutume des princes russes à cette époque. Alexandre Nefski fut élevé au rang des saints, et révéré comme un ange tutélaire.

Son corps avait été enterré dans la cathédrale de Notre-Dame, à Vladimir ; mais lorsque Pierre le Grand eut fondé sa nouvelle capitale sur le théâtre même des exploits d’Alexandre, il voulut en sanctifier en quelque sorte le terrain, en y déposant les restes du saint. Il fonda en conséquence le monastère de saint Alexandre-Nefski à l’endroit où la Tchornaïa-Retchka se jette dans la Neva, à quatre verstes (une lieue) de la tour de l’Amirauté, et y fit transférer en 1724 les ossements du héros. Aujourd’hui le saint repose dans la cathédrale de la Trinité, au milieu du couvent : un mausolée magnifique en argent s’élève sur son tombeau, et les bas-reliefs de la châsse représentent les principaux faits de son histoire. Plus de trente-six quintaux d’argent furent consacrés par Elisabeth à cette pieuse offrande, et Catherine II y ajouta une lampe d’or. En l’honneur du même saint, Pierre fonda, immédiatement après la translation de son corps, un ordre qui ne fut pourtant conféré que sous Catherine Ire, en 1724. L’ordre de saint Alexandre-Nefski consiste en une croix rouge émaillée, avec des aigles d’or, et qu’on porte suspendue à un cordon ponceau. [Extr. de l’Encyc. des gens du m.]

Entsiklopedechesky-Lexicon, I, 465. — Ersch et Grubcr, Algemeine Encyclopädie, III, p. 42, etc. — Karamzin. Histoire de la Russie, IV, 22, etc. — Levesque, Histoire de la Russie, II, 97-134. — Leclerc. Histoire de la Russie, II, 113-820. — Hammer-Purgstall, Geschichte der Coldenen Horde in Kaptschak, p. 138-152.


ALEXANDRE Ier PAULOVITCH, empereur de Russie, fils de Paul Pétrovitch et de Mario Federovna, princesse de Wurtemberg, naquit le