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céphore et d’autres historiens byzantins lui refusèrent ce titre, afin de flatter les empereurs latins ou Théodore Lascaris, empereur de Nicée. Le règne d’Alexis fut troublé par des guerres perpétuelles avec les Turcs et Théodore Lascaris. En 1214, Alexis fit la paix avec ce dernier. Dans la même année il tomba entre les mains de Ghayath-ed-din, sultan d’Iconium, et racheta sa liberté en cédant aux Turcs la ville et le district de Sinope. Son empire se trouva réduit au littoral de la mer Noire, compris entre le Phasis à l’est et le Thermodon à l’ouest. David mourut vers 1215, sans enfants. Alexis eut pour successeur son gendre Andronic Ier, qui régna treize ans, et qui eut lui-même pour successeur Jean Ier Axuchus, fils d’Alexis Ier. — On connaît depuis peu plusieurs médailles des empereurs de Trébizonde. Leur existence avait été d’abord révoquée en doute.

Fallmerayer, Geschichte des Kaiserthums von Trapezunt, p. 34-101, qui cite Panaretus et Bessarion (manuscrits). — Gibbon, Decline and Fall, etc., vol. XI, c, 61, p. 254 ; édit. 1797. — Histoire des empereurs français de Constantinople, liv. II, p. 20. — De Saulcy, Essai de classif. des suites monétaires Byzantines ; Metz, 1836. — Lettres du baron Marchand sur la Numismatique ; Paris, 1851.

* ALEXIS ou ALEXIUS II COMNÈNE, empereur de Trébizonde, né en 1282, mort en 1330. Il succéda en 1297 à son père Jean II, sous la tutelle d’Andronic II, empereur de Constantinople, qui voulut le marier avec la fille d’un Grec, nommé Chumnus. Mais Alexis épousa une princesse ibérienne, et Andronic fit de vains efforts pour faire casser ce mariage. Cette circonstance fit rompre la bonne harmonie entre les deux cours grecques. Alexis eut des guerres avec les Turcomans et les Turcs, qui vinrent assiéger Cérasus et Sinope, mais furent repoussés (en 1319 et 1320). Il eut aussi quelques démêlés avec les Génois, qui avaient formé des établissements à Trébizonde dès le commencement du treizième siècle. Comme leur commerce avec Constantinople était exempt d’impôts, ils demandèrent le même privilège à l’empereur de Trébizonde ; celui-ci refusa, et les Génois n’insistèrent plus, après un conflit sanglant où une grande partie de leurs factoreries furent brûlées. En 1329, Alexis reçut du pape Jean XXII une lettre qui l’engageait à terminer le schisme de l’Église grecque. Le pape lui donna dans cette lettre le titre d’Excellence. Alexis n’y répondit pas.

Fallmerayer, Geschichte des Kaiserthums von Trapezunt, p. 158-167. — Nicéphore Grégoras, VIII, 10. — Pachymère, IX, 27. — Petrus Bizarus, Hist. rer. gest. S.P Q Gennensis, Anvers, 1579, p. 759. — Du Cange, Familiæ Byzantinæ, p. 193.

* ALEXIS ou ALEXIUS III COMNÈNE, empereur de Trébizonde, né en 1338, mort vers 1390. Fils de l’empereur Basilius II mort en 1339, il succéda, en décembre 1349, à Michel Ier, et épousa, deux ans après, la princesse Théodora, de la maison impériale des Cantacuzène à Constantinople, Les grands se disputèrent la

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tutelle du jeune empereur, et furent mis à la raison par l’archevêque de Trébizonde, aidé de l’impératrice Irène, de Constantinople.

Alexis fut pendant vingt ans en guerre avec les Turcomans, et faillit tomber entre leurs mains dans les montagnes neigeuses de la Chalybie. En 1380, il eut un démêlé grave avec Mégollo Lercari, riche marchand génois. Mégollo avait reçu un soufflet d’un favori de la cour : après en avoir demandé vainement réparation à l’empereur, il retourna à Gênes, arma deux vaisseaux, revint ravager la côte de Trébizonde, et prit quatre navires. Il coupa le nez et les oreilles à l’équipage de cette petite flotte, et les envoya dans un sac à l’empereur : celui-ci livra à Mégollo le favori qui l’avait offensé. Mais le Génois hautain refusa cette satisfaction, et lui renvoya le courtisan, « trouvant, disait-il, indigne de se venger sur une femme. » L’empereur, pour avoir la paix, fut obligé d’accorder de grands priviléges commerciaux à Mégollo et à ses compatriotes. — Alexis obtint la paix avec les Turcs en donnant aux principaux chefs plusieurs de ses filles en mariage. Anne Comnène, sa seconde fille, fut mariée à Bagrat VI, roi de Géorgie, d’où descendent les princes russes actuels de Bagration. Alexis aima avec succès les arts de la paix ; il fit élever un magnifique couvent sur le mont Athos, et restaura celui où Tournefort trouva l’inscription grecque dont nous avons parlé à l’article Alexis Ier de Trébizonde. Il eut pour successeur son fils Manuel III.

Fallmerayer, Geschichte des Kaiserthums von Trapezunt, p. 192-213. — Petrus Bizarus, Hist. rer. gest. S. P. Q. Gennensis, p. 745. — Ubertus Folletta, Hist. Genuensis, lib. VIII, p. 493.

* ALEXIS ou ALEXIUS IV COMNÈNE, empereur de Trébizonde, mort entre 1445 et 1449. Il succéda en 1412 à Manuel m. U acheta la paix avec les Turcomans par un tribut annuel, et en donnant à leur prince Djihou-Schah une princesse de sa famille, tandis qu’A maria sa fille Marie (septembre 1427) à Jean Paléologue Porphyrogénète. Il contracta d’autres alliances avec les familles les plus considérables de la Géorgie, de Constantinople, de Lesbos et de Venise, et partagea quelque temps le trône avec son fils aîné nommé Kalo-Joannes (le beau Jean), qui fut ensuite exilé pour avoir tué sa mère, soupçonnée d’aimer le protovestiaire. Caio-Joannes s’échappa de son exil, et vint avec quelques mécontents assassiner l’empereur dans son lit, et s’emparer du trône. Ce fut sous le règne d’Alexis IV que les Vénitiens commencèrent à remplacer les Génois dans les parages de Trébizonde.

Fallmerayer, Gesch. des Kaiserthums von Trapezunt, p. 245-230. — Léon Allatius, De consensu utriusque Ecclesiæ, p. 954. — Marino Sanuti dans Muratori, Script. rer.Ital., XXII, p. 900. — Du Cange, Familiæ Byzantinæ, p. 246.

* ALEXIS ou ALEXIUS V COMNÈNE, empereur nominal de Trébizonde, mort vers 1470. Il était fils de Kalo-Joannes IV, mort en 1458, et