Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/123

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Ne savez-vous pas que les temps fabuleux d’Orphée et d’Amphion sont dès long-temps passés, et que les bêtes féroces ont perdu tout respect pour les bons musiciens ?

Cette tournure plaisante que la baronne donna au vif intérêt qu’elle m’avait témoigné, me rappela aussitôt au ton convenable, que je pris avec tact. Je ne sais toutefois comment il se fit qu’au lieu d’aller m’asseoir devant le piano, comme d’ordinaire, je pris place sur le canapé, auprès de la baronne.

Ces paroles qu’elle me dit : Et comment vous êtes-vous tiré de ce danger ? éloignèrent toute idée de musique. Lorsque je lui eus raconté mon aventure dans le bois, et parlé de l’intérêt que le baron m’avait témoigné, elle s’écria, avec un accent presque douloureux : — Oh ! que le baron doit vous paraître rude et emporté ! Mais croyez-moi, ce n’est que