Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans ce château inhospitalier, au milieu de ces forêts, qu’il se montre si fougueux et si sombre. Une pensée l’occupe sans cesse, il est persuadé qu’il doit arriver ici un événement funeste ; aussi votre aventure l’a-t-elle fortement frappé. Il ne voudrait pas voir le dernier de ses domestiques exposé au danger, encore moins un ami, et je sais que Gottlieb, qui n’est pas venu à votre secours, subira tout au moins la punition la plus humiliante pour un chasseur, et qu’on le verra, à la prochaine chasse, à pied derrière les autres, avec un bâton à la main au lieu de fusil. Cette idée des dangers que court sans cesse le baron à la chasse, trouble tous, mes instans. C’est défier le démon. On raconte déjà tant de choses sinistres sur ce château, et sur notre aïeul qui a fondé le majorât ! — Et moi, que n’ai-je pas à souffrir dans ma solitude ! toujours abandonnée