Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/198

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long de plusieurs échelles liées ensemble, et ramener le cadavre à l’aide de longues cordes. Dans les convulsions de la frayeur, le baron avait serré fortement le flambeau d’argent, et la main qui le tenait encore était la seule partie de son corps qui n’eût pas été affreusement mutilée par les pierres aiguës sur lesquelles il avait roulé. Hubert arriva dans le plus profond désespoir. Il trouva le cadavre de son frère étendu sur la table où on avait posé, quelques semaines auparavant, celui du vieux baron Roderich.

— Mon frère ! mon frère ! s’écria-t-il en gémissant. Non, je n’ai pas demandé sa mort au démon qui planait sur moi !

Hubert tomba sans mouvement sur le sol. On l’emporta dans son appartement, et il ne revint à lui que quelque temps après. Il vint dans la chambre du justicier ; il était pâle, tremblant,