Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/258

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vous raconter mon histoire, dussiez-vous m’interrompre de temps en temps par quelques petits accords. Et le voyageur enthousiaste commença ;

« Les tentes d’Isabelle et de Ferdinand d’Aragon s’étendaient à l’infini devant les murs de Grenade. Espérant en vain des secours, resserré toujours plus étroitement, le lâche Boabdil, que son peuple nommait par dérision le petit roi, ne trouvait de consolation à ses maux que dans les cruautés auxquelles il se livrait. Mais plus le découragement et le désespoir s’emparaient du peuple et des guerriers de Grenade, plus l’espoir du triomphe et l’ardeur des combats animaient les troupes espagnoles. Un assaut n’était pas nécessaire. Ferdinand se contentait de faire tirer sur les remparts et de faire reculer les ouvrages des assiégés. Ces petites escarmouches ressemblaient plutôt à de joyeux tournois