Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/96

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mari ne veut pas que j’apporte cet instrument dont les sons délicats s’accorderaient peu avec le bruit des cors de chasse et les cris des chiens. Oh ! mon Dieu, que la musique me rendrait heureuse ici !

Je lui dis que je ferais tous mes efforts pour contenter son envie, ne doutant pas qu’on trouverait quelque instrument au château, ne fut-ce qu’un mauvais piano.

Mademoiselle Adélaïde, la demoiselle de compagnie de la baronne, se mit à rire, et me demanda si je ne savais pas que, de mémoire d’homme, on n’avait entendu dans le château, excepté les trompettes et les cors des chasseurs, que les violons enrhumés, les basses discordantes, et les hautbois criards de quelques musiciens ambulans. La baronne exprima de nouveau le vif désir de m’entendre faire de la musique ;