Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/160

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diamant est le reflet du feu de l’âme ! Et si tu n’avais pas teint celui-ci du sang de ton cœur, il n’étincèlerait pas ainsi de mille couleurs. Je sais que le bracelet qui entoure ton bras, est l’anneau d’une chaîne magnétique, qui te lie au sorcier que tu suis ; mais je te délivrerai ! Ô parle, dis un seul mot, jeune vierge, ouvre tes lèvres de rose !

En ce moment, une main osseuse saisit, par dessus mon épaule, la carafe de cristal, qui éclata en mille morceaux dans les airs, et la figure merveilleuse disparut dans les ténèbres, en poussant un long soupir. — Je vois déjà, à votre rire, que vous retrouvez en moi le rêveur visionnaire, mais je puis vous assurer que tout ce rêve, si vous tenez absolument à lui donner ce nom, avait le caractère accompli d’une vision. N’importe, continuons. À peine le jour fut-il venu, que je courus dans la