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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/12

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CONTES NOCTURNES.

qu’il cultivait pour son existence était si souvent dévasté par les loups et les sangliers, qu’en une nuit il voyait détruire l’espoir de toute une année. En outre, sa vie était sans cesse menacée par les brigands et les braconniers. Il remplissait cependant son emploi avec zèle et loyauté, et se fiait à ses dogues fidèles pour le prévenir des attaques nocturnes. Giorgina, qui n’était pas accoutumée à ce climat et à cette façon de vivre, traînait une existence languissante. La couleur brune et animée de son visage s’était changée en un jaune pâle ; ses yeux vifs et étincelans avaient perdu leur éclat, et sa taille voluptueuse et arrondie s’amaigrissait chaque jour. Souvent, dans les nuits éclairées par la lune, elle se réveillait en sursaut. Des coups de feu retentissaient au loin dans la forêt ; les dogues hurlaient, et son mari se levant dou-